Journée d'Etude : "Les TIC au service d’une éducation bienveillante"
Quelles sont les pratiques du numérique dans l’exercice du métier d’enseignant avec pour principe fondateur l’attitude rodgerienne d’une éducation bienveillante? A titre d'exemples : travaux collaboratifs, apprentissage partagé, classe inversée, humanités numériques, gestion de projet et vivre ensemble, jeux non-violents…
Entrée libre sur réservation.
Lundi 8 février 2016. Espé (salle B2), 10 rue Molitor, 75016 Paris.
Intervenants, titres et résumés
AMATO Etienne-Armand
Maître de conférences en Sciences de l'Information et de la Communication à UPEM : Université Paris Est Marne-la-Vallée. Institut Francilien d'Ingénierie des Services. Institut Universitaire Technologique de Meaux. Laboratoire DICEN-IDF : Dispositif d'Information et de la Communication à l’Ère Numérique. Conseiller technique aux affaires numériques de l'IHEST : Institut des Hautes Etudes pour la Science et la Technologie (Ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, ministère de l’Éducation nationale). Co-fondateur de l'Observatoire des Mondes Numériques en Sciences Humaines (OMNSH) & membre historique de l'équipe de recherche CITU (Cybermédia, Interactions, Transdisciplinarité et Ubiquité) du laboratoire Paragraphe, Université Paris8.
Analyse des pratiques numériques courantes au profit du transfert éducatif de compétences cognitives.
Au quotidien, l'utilisation des logiciels de production, communication ou loisirs implique de mettre en oeuvre de nombreuses compétences spécifiques : observation, analyse, compréhension, décision...
Comment permettre que ces activités soient versées et remobilisées au profit d'autres activités pédagogiques ?
C'est à ce niveau qu'une fine interprétation des conditions d'usage permet d'affirmer une position à proprement parlé éducative, susceptible de favoriser le développement des compétences, l'analyse critique et la satisfaction des apprenants.
Dans une logique de bienveillance, ces prises de recul et nouveaux types d'engagements intellectuels, émotionnels ou relationnels, en viennent rapidement à élaborer une posture méta-cognitive, elle-même indispensable au dit transfert de compétences.
BARON Georges-Louis
Professeur de sciences de l'éducation à Paris-Descartes. Spécialisé dans la question des technologies informatiques dans l'éducation et la formation.
BRUILLARD Eric
Professeur des universités. Directeur du laboratoire STEF. Rédacteur en chef de la revue STICEF. Membre du groupe de travail Education - enseignement élémentaire - WG 3.5 du TC3 de l'IFIP. Membre du bureau de l' IARTEM (international association for research on textbooks and educational media).
DOUEIHI Milad
Titulaire de la chaire d'humanisme numérique à l'université de Paris-Sorbonne et co-titulaire de la Chaire des Bernardins "L'Humain au défi du numérique".
"Paidea et humanisme numérique"
DRECHSLER Michèle
Docteure en sciences de l'information et de la communication, laboratoire CRE Université Lorraine , IEN Conseillère TICE du recteur de l'académie d'Orléans-Tours.
Programmer, déboguer à l'école. Pour une éducation cognitive autour des erreurs
L'attitude rogérienne, loin de se confondre avec une simple « écoute compréhensive » favorise en même temps l'apprentissage et le développement personnel de l'apprenant. Elle amène les élèves à engager toutes leurs ressources personnelles dans les apprentissages.
Lors de notre communication, nous montrerons la place de la programmation dans les nouveaux programmes. En faisant référence à Papert et à Piaget et aux travaux du MIT de Resnick, nous présenterons les compétences mobilisées lors des activités de programmation. Nous appuierons nos propos à partir d'exemples de projets menés à l'école maternelle. Les ordinateurs peuvent devenir des objets pour penser avec, des instruments pour réfléchir, mobilisant des compétences transversales dans le domaine de la métacognition, invitant la réhabiliter le statut des erreurs à l'école.
GRUGIER Olivier
Maître de conférences - sciences de l'éducation. ESPE de l'académie de Paris - Université Paris-Sorbonne. Laboratoire EDA - Université Paris Descartes. Intervenant à l’IUT GTE – Université d’Orléans. Maire adjoint et conseiller communautaire en charge des affaires scolaires.
Le tableau interactif à l’école primaire, objet d’apprentissage ? Ce que comprennent des élèves sur son fonctionnement.
Notre intervention s’appuie sur le discours d’élèves de la maternelle et de l'école élémentaire à propos du fonctionnement d’un objet présent dans les classes d'aujourd’hui : le tableau interactif. Cet objet à écran tactile, présent en classe mais pas à la maison, est l’occasion à travers des rencontres de développer une familiarité pratique (Martinand) et ainsi de faire potentiellement acquérir des connaissances et compétences dans le domaine de la technologie numérique. C’est à partir d’une interprétation des discours et des représentations graphiques des élèves que l’on identifie des connaissances liées aux usages, parfois naïves, pouvant servir de fondement dans l’apprentissage de nouveaux outils numériques.
LEROUX Yann
Docteur en psychologie, psychanalyste &geek. Auteur de Les jeux vidéo ça rend pas idiot.
LONGUET Frédérique
Enseignante à l’ESPE Paris Sorbonne et membre du comité de pilotage des projets numériques. Elle fait partie d’un groupe de recherche Paris 3 Sorbonne Nouvelle dont le thème porte sur la translittératie (ANR TRanslit). Elle s’intéresse depuis plusieurs années à la construction identitaire des enseignants de langues, aux outils d’évaluation qualitative et sociale, aux approches collaboratives, aux dispositifs numériques web 2.0 dont Spoc et classe inversée ainsi qu'à la créativité dans l’apprentissage des langues.
Du praticien réflexif au praticien designer
Notre communication propose d’interroger la formation professionnelle des enseignants de langues en prenant en compte les nouvelles réalités de la société numérique marquée par les notions d’intelligence collective, de réseau social et de communauté d’apprentissage (Wenger, 2005). Nous partons du constat que la formation professionnelle des enseignants de langues s’inscrit majoritairement dans un modèle normatif et dans une méthodologie d’enseignement des langues fondée sur la seule certification des savoirs fondamentaux (Huver et Springer, 2011). Il nous a semblé nécessaire de renverser cette optique formative (Longuet, 2015) pour mettre en valeur l’activité sociale de création (Schön, 1992 ; Bucciarelli, 1994, 2001) à partir de projets collaboratifs TIC. Le parti pris de notre approche consiste à montrer que grâce au collectif l’enseignant peut devenir un « moi en action » capable d’actualiser « ses potentialités » (Rogers, 2005) et de construire avec ses pairs une représentation dynamique de la professionnalisé.
MEIRIEU Philippe
Né en 1949, a été instituteur, professeur de collège, de lycée et de lycée professionnel ; il est aujourd’hui professeur des universités émérite en sciences de l’éducation. Parmi ses engagements militants et professionnels, il fut rédacteur en chef des « Cahiers pédagogiques », responsable d’un collège expérimental, directeur de l’Institut national de recherche pédagogique, directeur de l’Institut universitaire de formation des maîtres de l’Académie de Lyon et vice-président de la région Rhône-Alpes délégué à la formation tout au long de la vie… Ses travaux ont d’abord porté sur la pédagogie différenciée, puis sur les situations-problèmes ; ils portent essentiellement aujourd’hui sur l’histoire et l’actualité de la pédagogie ; il s’intéresse aussi à la question des apprentissages et à son rapport avec l’éthique, à l’articulation de la programmation didactique et du désir d’apprendre : il travaille, enfin, sur la formation des enseignants. Il a écrit, sur ces questions, de nombreux ouvrages traduits dans le monde entier.
Pour que le numérique fasse école, pas de bienveillance sans exigence.
PASQUIER Florent
MCF Espé Paris-Sorbonne. Groupe de recherche "Éducation et Spiritualité", Graf, Cnam, Paris. Membre du Ciret - Centre International de Recherches et Études Transdisciplinaires -.
Analyse des représentations et de réalisations d'étudiants MEEF sur les Tic au service d'une éducation bienveillante.
Mes cours de TICE étaient focalisés au début de mon enseignement sur approche très techniciste, qui a finit par produire une perte de sens dans mon travail jusqu'à créer une forme de mal-être au travail.
Après interrogations et prises de conscience, j’ai changé mon approche pédagogique, centrée plus sur l’apprenant que sur l’objet d’apprentissage, par la prise en compte des attentes et besoins ; l'instauration de groupes de travail sur projets…
Depuis 3 ans, j'ai cherché à faire prendre en compte aux étudiants des thématiques transversales dans les usages des Tice, successivement :
- La prévention et la gestion des conflits (cf Loi Peillon 2013)
- La Culture Humaniste (cf Socle Commun de Compétences)
- La culture de Paix (Cf décennie et recommandations pour la Paix de l'Unesco), devenue "Tice bienveillantes", que je présenterai ici.
PETIT Laurent
Professeur en sciences de l'information et de la communication, Chargé de mission numérique, ESPE de l'Académie de Paris
VALLUY Jerome
Maître de Conférences Université Paris I (Section 04 : science politique). Habilité à diriger des recherches-HDR (Université de Strasbourg, mai 2008). Chercheur en sciences humaines du numérique au centre "Connaissance, organisation et systèmes techniques" (COSTECH), groupe de recherche "EPIN (Etudes des Pratiques Interactives du Numérique) à l'Université de Technologie de Compiègne.
http://www.costech.utc.fr/spip.php?article60
http://hnp.terra-hn-editions.org/TEDI/
http://www.univ-paris1.fr/recherche/page-perso/page/?tx_oxcspagepersonnel_pi1[page]=enseignements&tx_oxcspagepersonnel_pi1[uid]=valluy
http://shs.terra-hn-editions.org/Collection/
Entre Charybde (« MOOC ») et Sylla (« classe inversée ») : penser l’éditorialisation numérique pour l’enseignement supérieur en fonction des usages et besoins estudiantins.
Résumé : Deux courants d’idées relatives au numérique universitaire ont, ces dernières années, propulsé des dispositifs d’enseignement, réputés innovants, sur le devant de la scène médiatique et politique : celui des « MOOC » (cours en ligne ouverts et massifs) et celui de la « classe inversée » (préparations individuelles préalables à des séances interactives). Les deux divergent par bien des aspects mais ont en commun de remettre en question le dispositif classique du « cours magistral » en amphithéâtre, souvent présenté comme un archaïsme à l’ère numérique. Cependant ces dispositifs peinent à se développer, comme alternatives au cours d’amphithéâtre, dans les universités françaises à l’échelle de vastes effectifs d’apprenants. S’agit-il d’une résistance académique au changement ou de défauts de conception des dispositifs ? À partir d’une recherche didactique et technologique en humanités nuémriques (projet « HumaNum/EdiNum ») associant éditorialisation numérique pour l’apprentissage en accès ouvert et expérimentation en amphithéâtre de modalités alternatives d’enseignement, nous voudrions critiquer les deux dispositifs à la mode pour leur trop faible prise en compte de la dimension humaine et culturelle des usages sociaux du numérique tout en suggérant une voie intermédiaire basée sur l’éditorialisation numérique de manuels technologiquement novateurs associée à une reconsidération du cours magistral, en présence, comme guide et stimulateur indispensables à l'apprentissage mais réadapté à l'ère numérique.
Valorisation de la journée
Sur proposition de Jérome Valluy, le numéro 15 de la revue scientifique Asylon(s) (http://www.reseau-terra.eu/rubrique211.html) sera dédié à la thématique des "humanités numériques plurielles" (incluant les approches critiques et épistémologiquement autant que philosophiquement diversifiées).
Placée sous la direction de l'organisateur de la journée, elle sera constituée des contributions des auteurs à partir de leur communications.